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L'ambulatoire en proctologie

« Vous allez être opéré de l’anus en ambulatoire » 

Nous avons conçu ce livret pour vous accompagner lors de votre intervention proctologique. 

Vous allez être opéré en ambulatoire, c'est-à-dire que vous arriverez et quitterez l’établissement dans la journée. 

Ce guide contient tous les conseils et recommandations qui vont vous aider à préparer ce jour important qui est celui de l’opération, et aussi de vivre au mieux la période post- opératoire. 

Nous y expliquons aussi la conduite à tenir en cas de difficultés. 

Ainsi vous serez préparé(e) aux éventuelles difficultés et vous pourrez poser au personnel médical les questions qui vous paraissent nécessaires. 

En cas de problème, votre médecin ou votre chirurgien et son équipe restent bien sûr disponibles. 

AVANT L’OPÉRATION 

Aucun régime n’est nécessaire avant la chirurgie, en revanche il est recommandé de débuter les laxatifs un ou deux jours avant, pour éviter la formation d’un bouchon de selles difficile à évacuer après l’opération. Attention néanmoins à la diarrhée.

Votre chirurgien-proctologue pourra vous avoir prescrit un lavement à effectuer le matin de l’opération.
L’ordonnance pour les suites opératoires vous aura été remise avant l’opération lors de la consultation de proctologie. Vous pourrez ainsi vous procurer les médicaments au préalable afin d’en disposer dès votre retour à domicile. 

LE RETOUR À LA MAISON 

Du fait de l’anesthésie, il est demandé aux patients de quitter l’hôpital avec un accompagnant. Vous pourrez marcher et vous assoir en voiture pour regagner votre domicile (même si celui-ci est distant d’une ou deux heures de route).
Vous pourrez vous déplacer, manger assis à table... Il ne faut en aucun cas rester alité, au risque de vous constiper et d’avoir une phlébite. 

Toutefois il faudra vous ménager et avoir prévu de l’aide pour les premiers jours.

LES SOINS LOCAUX 

De la bonne qualité des soins dépend la bonne qualité de la cicatrisation.
Des plaies propres vont mieux cicatriser et faire moins mal.
Après la plupart des interventions, les soins sont simples, et vous pouvez les faire vous-même.

Le principe des soins est de laver les plaies... avec de l’eau... du robinet. 

Vous devez laver les plaies matin et soir, après chaque selle et à chaque fois que l’anus est souillé. Vous pouvez vous laver autant que vous voulez.
En cas de difficulté à défaire le pansement directement au contact des plaies, il vous sera plus facile de l’enlever sous la douche, il se décollera ainsi plus facilement. 

Il faut utiliser de l’eau et un savon doux et arroser à la douche. Il n’est pas utile de désinfecter les plaies. Ensuite il faut bien rincer. 

La position accroupie est plus adaptée pour bien exposer la / les plaie(s). Ne pas hésiter à bien écarter les fesses, les plaies ne peuvent pas se déchirer. Les plaies sèchent vite. Il ne faut pas « s’essuyer », un simple tamponnement suffit. Puis vous recouvrez simplement avec un pansement absorbant ou la crème ou pommade prescrite. 

Il est normal d’avoir des traces de sang et un suintement jaunâtre sur la compresse, et ce jusqu’à cicatrisation complète. 

LES ACTIVITÉS PHYSIQUES, L’ARRÊT DE TRAVAIL 

La reprise des activités sportives et de façon générale des activités physiques intenses n’est pas recommandée immédiatement après une opération de l’anus.
Il faut garder à l’esprit que les efforts violents ou prolongés peuvent enflammer les plaies ou faciliter les saignements. 

L’arrêt de travail est souvent nécessaire. Sa durée est variable selon le type d’opération et le métier exercé. La prescription de l’arrêt de travail sera effectuée par votre chirurgien lors de votre hospitalisation.
Il n’y a pas de restriction pour la baignade après une intervention (mais attention au sable qui peut s’insérer dans les plaies). Néanmoins il convient d’éviter les piscines collectives les premières semaines, en raison des sécrétions non hygiéniques. 

LA DOULEUR 

Il est normal de craindre la douleur après chirurgie anale mais il faut savoir que tout sera fait pour l’éviter autant que possible.
La douleur est différente selon les interventions. Après chirurgie hémorroïdaire et/ou de la fissure, les douleurs sont nettement augmentées lors des premières selles puis diminuent progressivement en 10 à 15 jours. Après chirurgie hémorroïdaire mini invasive sans plaie, les douleurs sont moindres. Après chirurgie pour abcès ou fistule anale, les douleurs sont modérées et parfois majorées lors du pansement des plaies en cas de trajets complexes et profonds. 

De façon générale : 

  • La douleur relève de mécanismes multiples : irritation des plaies, macération de la peau, spasmes du sphincter anal, « bouchon » rectal.

  • Cela explique qu’il existe différents types de douleurs, par exemple brulures ou spasmes.

  • Les douleurs surviennent surtout après la selle ou lors de certains soins. Il est logique d’anticiper ce moment-là en prenant à l’avance les antalgiques.

  • Les premiers jours, et en règle générale jusqu’aux premières selles, il faut prendre les antidouleurs (antalgiques) de façon systématique, puis si tout va bien les diminuer et les arrêter progressivement, à votre rythme.
    Plusieurs moyens sont utilisés pour lutter contre la douleur :

  • Lors de l’intervention une anesthésie locale est parfois pratiquée au bloc opératoire. Elle est efficace durant 4 à 12 heures parfois 24 heures et peut diffuser transitoirement vers l’appareil génital. Du fait de la résorption du produit anesthésiant, la douleur peut se réveiller le soir voire le lendemain de votre retour à domicile. Ne vous inquiétez pas, les médicaments antidouleur que vous avez pris à l’avance prendront le relais pour vous soulager et vous adapterez alors votre traitement anti douleur selon votre ressenti.

  • Une bonne hygiène locale, Les crèmes ou pommades qui vous sont prescrits peuvent calmer localement la douleur

  • Le retour d'un bon transit dans un délai de moins de 3 jours est primordial pour éviter la formation d’un bouchon (voir ces chapitres).

  • Une astuce : l’application d’une bouillotte ou un bain chaud, ou à l’inverse des bains de sièges froids, l’application de glace (dans un sachet plastique entouré d’un torchon, ou dans un gant de toilette) peuvent soulager et permettre de diminuer les prises d’anti- douleurs.
    Plusieurs types de médicaments contre la douleur (antalgiques) sont utilisés :
    1 - Ceux prescrits de première intention :

  • Le paracétamol est un antalgique à utiliser selon la douleur jusqu’à une dose maximale de 4 grammes par jour (soit 4 comprimés à 1g ou 8 gélules à 500mg)

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (kétoprofène, ibuprofène...), sont plus puissants et peuvent être associés avec le paracétamol. Ils ont des contre- indications. Ils ont comme inconvénient de pouvoir provoquer des brûlures ou des crampes à l’estomac, prenez-les plutôt pendant les repas. Si vous avez des facteurs de risque, il vous a été prescrit un protecteur de l’estomac.
    2 - Si ces deux médicaments ne suffisent pas, la gamme suivante vous est proposée :

  • Le tramadol et le néfopam ont une bonne efficacité et peuvent être associés aux médicaments précédents : paracetamol, anti-inflammatoires opiacés et en augmenter l’efficacité.

Le tramadol peut parfois rendre nauséeux ou endormi. 

LE TRANSIT 

Après l’intervention, un bon transit intestinal est le garant d’une bonne hygiène des plaies et d’une bonne maitrise des douleurs. Vous devez suivre le traitement laxatif adapté pres- crit par votre chirurgien.
Les selles reviennent le plus souvent entre le 1er et le 3ème jour après l’opération. Cela dit, même avec un ou deux jours de retard, le transit reprend TOUJOURS ! 

La première selle est en général douloureuse, surtout après hémorroïdectomie (il est déconseillé de s’enfermer dans ses toilettes).
L’émission des selles après une opération nécessite des efforts de poussée, comme pour une selle habituelle. Il ne faut pas en avoir peur. Les cicatrices ou les points ne vont pas « craquer ». 

• Le régime : Il est conseillé d’avoir un régime riche en fibres et de bien s’hydrater. Aucun aliment ne vous est interdit, même si l’alcool et les épices sont à consommer avec modération. 

• Les laxatifs et lavements : Une constipation est souvent observée après l’intervention, due à la sédentarité, au changement d’alimentation, à la douleur et aux médicaments antalgiques. C’est pourquoi des laxatifs vous ont été prescrits. Il est conseillé de débuter les laxatifs 1 ou 2 jours avant l’opération surtout si vous avez tendance à la constipation, mais surtout pas si vous avez tendance à la diarrhée. 

Si vous n’êtes pas allé à la selle le deuxième jour après la chirurgie, prenez le matin à jeun 3 sachets de laxatifs type macrogol dans un grand verre d’eau, en plus de ce que vous prenez déjà depuis la veille. Renouvelez cela le troisième jour si les selles ne sont toujours pas revenues. 

Les suppositoires à la glycérine sont autorisés dès le postopératoire immédiat, ils peuvent même aider en cas de difficulté à l’évacuation des selles.
Il est conseillé de prendre les laxatifs jusqu’à la consultation post opératoire, en adaptant la dose : les selles doivent passer facilement, sans être liquides ni trop fréquentes. 

Si vous avez des diarrhées, diminuez ou arrêtez les laxatifs. La diarrhée peut enflammer les plaies. Si elles persistent ou si vous avez des glaires nombreuses, appelez votre médecin. 

Si vous ressentez une envie de pousser mais que vous n’arrivez pas à évacuer, l’impression d’avoir un gros bouchon juste au- dessus de l’anus, ou si vous constatez des écoulements de selles liquides incontrôlés, ne poussez pas sur les toilettes.

Si malgré toutes ces mesures les selles ne reviennent pas, appelez votre médecin. 

QUE FAIRE EN CAS DE DIFFICULTÉ ? 

• Si je saigne ? 

L’hémorragie postopératoire est une complication relativement rare (risque de 1% à 6 % selon l’intervention).
Il est important de noter qu’elle peut survenir jusqu’au vingtième jour postopératoire. 

C’est la raison pour laquelle il ne faut pas s’éloigner pendant cette période. En particulier, les voyages lointains, l’avion... sont déconseillés. 

Par contre, la présence intermittente de gouttes de sang sur le papier, dans les panse- ments ou sur les selles est banale et peut survenir à tout moment.
Une hémorragie vraie se manifeste sous la forme, soit d’évacuations répétées de sang rouge avec des caillots, soit de sang qui coule tout seul dans le pansement. 

Rincez-vous à l’eau froide, mettez des compresses roulées au niveau de l’anus pour faire compression, allongez-vous et attendez une demi-heure. Si le saignement ne s’arrête pas très vite, vous devez nous contacter car un geste pour arrêter le saignement peut être nécessaire. 

Et restez à jeun, au cas où il faille vous endormir pour arrêter le saignement. 

• Si j’ai des difficultés pour uriner ? 

Tout d’abord cela peut survenir immédiatement dans les suites de l’opération et retarder votre sortie.
De façon banale vous pouvez avoir un peu plus de mal à uriner pendant les premiers jours du fait de la réaction à l’opération. 

Mais si la vessie se bloque, il faut nous joindre sans tarder. En effet, la rétention peut parfois nécessiter des mesures spécifiques, voire un sondage vésical.
Les symptômes peuvent être trompeurs (lourdeur ou pesanteur dans le bas ventre, ma- laise général, fuites d’urines involontaires en goutte à goutte par regorgement).Il faut également nous en alerter. 

Attention : le blocage de la vessie peut être en rapport avec une douleur mal calmée, du fait aussi d’un encombrement fécal du rectum. 

• Si j’ai de la fièvre ? 

Prenez votre température avec un thermomètre (pas dans l’anus !). Si la fièvre se confirme (au-dessus de 38°C deux fois à une heure d’intervalle), il faut nous contacter. 

• Si j’ai des suintements ? 

Il est normal d’avoir des écoulements de sérosités blanc-jaunes, souvent mêlées à des traces de sang, jusqu’à cicatrisation complète. 

• Si j’ai du mal à retenir mes selles ? 

Cela arrive souvent après la chirurgie de l’anus, et rentre dans l’ordre spontanément après quelques jours à quelques semaines dans la grande majorité des cas. 

Les laxatifs ont tendance à aggraver ces problèmes, vous pouvez alors les diminuer. 

• Si ça me démange ? 

C’est une réaction normale au cours de la cicatrisation. 

• Si j’ai perdu un fil en me nettoyant ? 

Ne vous inquiétez pas, les fils utilisés sont tous résorbables et tombent donc tout seul. 

Guide pour les patients de la société national française de colo proctologie.

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