Douleurs de gaz après une chirurgie : un mythe tenace à déconstruire
- Frédéric de la Codre
- 23 mai
- 2 min de lecture
Après une chirurgie abdominale ou une intervention sous cœlioscopie, de nombreux patients se plaignent de "douleurs de gaz". Ce terme est tellement courant qu’il est même repris dans certaines fiches informatives post-opératoires. Pourtant, les douleurs de gaz n’existent pas au sens strict. Il s’agit en réalité d’un abus de langage médical. On vous explique pourquoi.
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L'origine du terme : une confusion fréquente
Lors d’une intervention par laparoscopie (ou coelioscopie), le chirurgien insuffle du gaz (CO₂) dans l’abdomen pour créer un espace de travail et améliorer la visibilité des organes. Ce gaz n’est pas toxique et il est évacué à la fin de l’intervention par le chirurgien.
Pourtant, de nombreux patients ressentent ensuite des douleurs dans les épaules ou la cage thoracique, souvent attribuées à un “gaz qui remonte”. En réalité, ce n’est pas le gaz lui-même qui cause la douleur.
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Ce qu’on appelle « douleurs de gaz » est en fait…
1. Des courbatures musculaires :
L’insufflation distend temporairement les muscles de la paroi abdominale. Cela provoque des tensions et microtraumatismes musculaires comparables à des courbatures après une séance de sport.
2. Une irritation du nerf phrénique :
Ce nerf traverse le diaphragme et peut être sollicité par la pression intra-abdominale. Résultat ? Des douleurs référées dans les épaules, parfois intenses, mais sans lien direct avec un gaz résiduel.
3. Une sensation de gêne liée à la distension :
Même si une petite quantité de gaz reste présente après l’opération, celle-ci est rapidement réabsorbée par l’organisme, sans conséquence réelle.
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Le chirurgien retire le gaz, systématiquement
À la fin de l’intervention, le chirurgien procède à une désinsufflation active :
le gaz est évacué de la cavité abdominale,
l’organisme absorbe ce qui peut rester,
aucun gaz ne “remonte” dans les épaules ou dans le thorax.
Il s’agit donc d’un mythe médical persistant, mais bien documenté.
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Faut-il s’inquiéter de ces douleurs ?
Non. Elles sont bénignes, temporaires, et peuvent être soulagées par :
une mobilisation précoce,
des antalgiques simples,
une bonne hydratation,
et un suivi post-opératoire attentif.
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En résumé
Les "douleurs de gaz" post-opératoires n'ont rien à voir avec un gaz coincé dans le corps. Il s’agit de douleurs musculaires ou nerveuses secondaires à l’insufflation nécessaire pendant la chirurgie.
Comprendre cela permet de rassurer les patients, d’améliorer la prise en charge post-opératoire et d'éviter des inquiétudes inutiles.
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